Epice 2000, votre meilleure protection solaire !


C'est amusant de jeter un œil au Dune de Lynch juste après celui de Villeneuve.
La trame est la même, quasiment à l'identique sur de nombreux points, une fois qu'on se débarrasse de l'esthétique évidemment radicalement différente, et à quelques points principaux près.

Bien sûr, ils partent tous deux du roman, mais le Villeneuve fait clairement référence à son aîné qui lui sert de glissière de sécurité sur le déroulement. Avec mêmes quelques répliques reprises au mot près.

Le téléfilm des années 2000 en trois parties pour 285 minutes au total (Villeneuve devrait s'approcher de cette durée avec son hypothétique seconde partie), se libérait totalement de l'univers lynchien, si ce n'est une vague ressemblance pour le Baron.

Soit dit en passant, téléfilm bien kitschouille, très Babylon 5 en production design, image de synthèse vieillottes, et costumes / décors style cosplay Power Rangers... Ça se voit pourtant qu'ils ont eu du budget quand même pour faire le tout et des scènes avec pas mal de figurants...

Mais revenons à Lynch. 

Ce qui frappe, c'est la volonté de clarifier l'exposition à tout prix, notamment avec la célèbre intro de la princesse Irulan et ensuite tout l'exposition chez l'Empereur qui dit très clairement ce qu'il va se passer, alors que chez Villeneuve, on reste collé aux Atreide.

Chez Lynch, surabondance des voix off "internes" qui expliquent façon Blake et Mortimer ce que les personnages pensent. 

Le tout est quand même relativement surjoué, notamment pour Jessica, ce qui rajoute au kitsch ambiant.

Il y assez peu de plans d'ensemble des planètes (j'avais complètement oublié les quelques plans de vagues de la planète Caladan censés représenter une planète principalement aquatique), on est coincés dans des décors, à l'intérieur, la plupart du temps. 

Villeneuve peut se permettre un peu d'espace et de grandes étendues.

Ce qui frappe ensuite, c'est que l'épice chez Lynch donne les yeux bleus, mais clairement a un effet écran total assez spectaculaire. Les Fremens sont blancs comme des cachets d'aspirine malgré le soleil d'Arrakis. Ce qui ne me gênait absolument pas enfant...

La série TV ne fait pas mieux à ce niveau.

Villeneuve a fait des efforts sur ce plan, avec une distribution un peu plus variée.


Le Dune de Lynch a également ses bizarreries, ses aspérités exubérantes. Ce qui manque cruellement à celui de Villeneuve, plus sage, sans personnalité exacerbée.

Les navigateurs bizarres et psychédéliques, l'arme "vocale" des Atréides, détournement gadget dispensable de la "Voix", les Harkonnen baroques et flamboyants. Sûrement le point le plus marquant du film.

Le Baron repoussant et mémorable chez Lynch, plutôt creepy et flasque chez Villeneuve. Bautista fait un Rabba brutal beaucoup plus marquant que celui de Lynch, j'ai trouvé.

Ce dernier (le Rabba de Lynch) est complètement éclipsé par un Sting en string, qui vole la vedette. Le perso est d'ailleurs totalement absent pour l'instant chez Villeneuve.

Les vers en stop-motion "Harryhausenien" restent un point fort du film de Lynch également.

La musique de Toto et de Brian Eno, donne un cachet 80's pas désagréable au tout, plus marquant que le travail paresseux de Hans Zimmer.

La fin du film de Lynch est un joyeux bordel compressant en 30 minutes toute la seconde moitié du livre, justement ce à quoi s'est refusé Villeneuve en ne voulant pas rusher le tout.

Dernier point amusant en VF chez Lynch, Patrick Stewart est interprété par Michel Vocoret qui donne une voix grave et profonde au maitre d'armes...

Quand on est habitué depuis une vingtaine d'années à la voix de Pierre Dourlens (par ex dans le 1er X-Men), beaucoup plus léger et flegmatique, c'est très troublant.

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